MAR DE AJO

¿Se puede separar la vida real de la ficción? Nicolás Trombetta da una respuesta que, paradójicamente, está puesta siempre en estado de pregunta: los pequeños hombres que aparecen en esos lugares “marcianos”, solitarios, y la retórica de una zona que muchos conocemos hasta la exasperación: los lugares de veraneo, el mar, la costa. La vida es un guiso espeso y lo que nos dan para revolverlo es una cucharita de plástico que, a veces, se rompe. La ficción hace que todo fluya, que se abran los poros, como el efecto de un tranquilizante en el cerebro de alguien angustiado. Lo documental es ficción y la ficción es documental.


Fabian Casas

MAR DE AJO

Peut-on séparer la vie réelle de la fiction ? Nicolas Trombetta nous offre une réponse, qui, paradoxalement, prend la forme d’une question : les petits hommes qui apparaissent dans ces endroits « martiens », solitaires, et la rhétorique d’un lieu que beaucoup d’entre nous connaissent jusqu’à l’exaspération : les stations balnéaires, la mer, la côte. La vie est un épais ragoût  que l’on remue avec une cuillère en plastique, qui, parfois, se casse. La fiction rend tout beaucoup plus fluide, les pores s’ouvrent, comme un tranquillisant qui calme un cerveau angoissé. Le documentaire est fiction, la fiction est documentaire.

Fabian Casas

ERRANTES

Destinados a bucear en lo infinito, su andar recuerda momentos comunes de una memoria vaga, como si fuese un sueño lejano que se repite y creo conocer. Si quisiera tocarlos no podría y si lo intentara presiento que mis manos se hundirían en sus cuerpos.  Cuerpos en continua transformación, cuerpos errantes que se precipitan, donde la piel se oculta para construir un puente entre lo que pienso y lo que veo.  Ellos llevan sus deseos en clave épica, como caballeros sin un destino final, su intención es penetrar la naturaleza, hacerse de ella / con ella.  No es idilio, ni páramo, es la eterna fuerza que lleva consigo todo ser en transito.

ERRANTS
Destinés à plonger dans l’infini, leur démarche rappelle les moments communs d’une mémoire fainéante, comme un rêve lointain qui se répète et que je crois connaître. Si je souhaitais les toucher, je n’y arriverais pas, et si j’y parvenais mes mains s’enfonceraient dans leurs corps.  Des corps en perpétuelle transformation, des corps errants qui se précipitent, où la peau se cache pour construire un pont entre ce que je pense et ce que je veux.  Ils emportent leurs désirs de façon épique, comme des chevaliers sans but, leur intention est de pénétrer la nature,  de fusionner avec elle, d’atteindre un contact supérieur avec leur environnement.  Ce n’est pas une idylle, ni un désert, c’est la force éternelle qui emporte avec elle tout être en transit.

Nota sobre Antartida –  marzo 2014

El desequilibrio es radical y rápido

Los límites de los sentidos se sumergen y se mezclan en instantes

Estoy exhausto

Este punto del planeta me penetro hasta instruirme, me alimento y me inflo. Ahora que puedo floto y viajo por los cerros, la caleta, la base y sus habitantes. Todo esta debajo mío y recorro sin dirección precisa cada espacio, cada color y rincón oculto.

Creo escaleras nuevas, pasillos que se interconectan.

De fondo un sonido de voces lejanas quita mi ancla y me lleva al olvido, de lo que fui, de lo que era

Nicolas Trombetta

 

Le déséquilibre est radical et rapide

Les limites des sens s’immergent et se mélangent en un instant.

Je suis épuisé

Ce bout de planète  me pénétra jusqu’à m’instruire, m’alimenta et me remplit. Maintenant que je le peux, je flotte et voyage à travers les glaciers, la baie, la base et ses habitants. Tout est au dessous de moi et je parcours sans direction précise chaque espace, chaque couleur et chaque coin sombre.

Je crée de nouveaux escaliers, des couloirs qui s’interconnectent.

En bruit de fond, un son de voix lointaines, qui lève mon ancre et m’emmène vers l’oubli, de ce que je fus, de ce que j’étais.

Nicolas Trombetta

LA FUERZA QUE LO ATRAVIESA

El espacio seleccionado es variable. Los cuerpos son detenidos y desarmados. El tiempo es dislocado en una dudosa estabilidad.

El acto fotográfico como una cámara de traslación.

Nicolas Trombetta

LA FORCE QUI LE TRAVERSE

L’espace sélectionné est variable. Les corps sont détenus et désarmés. Le temps est disloqué dans une stabilité incertaine.

L’acte photographique comme une chambre de translation.

Nicolas Trombetta

HOTEL

El hotel es una gran casa donde los huéspedes son ajenos entre si y podrían convertirse en ajenos de si mismos. Acá los personajes llenan el espacio vacío, hombres, mujeres y niños se mezclan, se mutan en sus formas donde lo real se funde con lo imaginado

Nicolas Trombetta

HÔTEL

L’hôtel est une grande maison où les hôtes sont étrangers entre eux et pourraient devenir étrangers à eux-mêmes. Ici les personnages emplissent l’espace vide, hommes, femmes et enfants se mélangent, mutent en des formes où le réel se fond avec l’imaginaire.

Nicolas Trombetta

EL CAMINO INCIERTO

extrana guarida de sal y viento

los medanos de nicolas trombetta tienen algo de refugio a cielo abierto.

y son, cada vez mas, territorio de los otros.

criaturas de arena avanzan tozudas, macizas, como el autor, trepan, corren o caen.

en su ruta: lo bello – maravilloso. silencio y soledad.

“tras ellos”, creemos oir mientras cae la noche.

acaso de una vez por todas nos trague la tierra.

Gabriela Francone

LE CHEMIN INCERTAIN

Étrange repaire de sel et de vent.

Les dunes de Nicolas Trombetta ont quelque chose d’un refuge à ciel ouvert.

Et sont, toujours plus, territoire des autres.

Des créatures de sable avancent, obstinées, massives, et comme l’auteur, grimpent, courent ou tombent.

Sur leur route : le beau-merveilleux, silence et solitude,

« derrière eux », croyons-nous écouter alors que la nuit tombe.

Peut-être qu’une fois pour toute, la terre nous avalera.

Gabriela Francone

SER NUBE

“A tientas y a locas” parece moverse este ser-nube. ¿Huye o regresa?

Con la nitidez espasmódica del sueño, esta criatura mullida que orilla lo animal, de torpe y pesado andar, irá y vendrá, se confundirá con su sombra, arderá, nacerá, morirá…o dará sus primeros pasos?

Este paisaje es mi alma, parece decir Nicolás Trombetta. “Si pudiera cambiaría la forma de un médano”, confiesa. Recorre su errante criatura bellas e inquietantes postales de una naturaleza soñada. En algunos casos Nicolás enrarece aún más las condiciones de luz y sus fotos y videos tendrán ya la textura de esa muerte pasajera que es el sueño o la pesadilla.

Gabriela Francone

ÊTRE NUAGE

«Insensément et à tâtons » semble se déplacer cet être nuage. Fuit-il ou revient-il ?

Avec la clarté spasmodique du rêve, cette créature moelleuse qui borde l’animal, à la démarche lourde et maladroite, ira et viendra, se confondra avec son ombre, brûlera, naîtra, mourra ou… fera ses premiers pas ?

Ce paysage est mon âme, nous semble dire Nicolas Trombetta. « Si je pouvais, je changerais la forme d’une dune » confesse-t-il. Sa créature errante parcourt de belles et inquiétantes cartes postales d’une nature rêvée. Dans certains cas, Nicolas complexifie les conditions de lumière et ses photos et vidéos adopteront la texture de cette mort passagère que représente le rêve ou le cauchemar.

Gabriela Francone

 EL CAMINO INCIERTO

Extraña guarida de sal y viento,

Los medanos de Nicolas Trombetta tienen algo de refugio a cielo abierto.

Y son, cada vez mas, territorios de los otros.

Criaturas de arena avanzan tozudas, macizas, como el autor, trepan, corren o caen.

En su ruta: lo bello-maravilloso. Silencio y soledad.

“Tras ellos”, creemos oir mientras cae la noche.

Acaso de una vez por todas nos trague la tierra.

Cito

“(…) Yo no zarpe de un puerto conocido. Ni se hoy que puerto era, porque todavía no estuve nunca alli. De igual modo, el proposito ritual de mi viaje era ir en busca de puertos inexistentes- puertos que solo fueran un entrar en puertos, ensenadas olvidadas de rios estrechos entre ciudades

inevitablemente irreales. Seguramente al leerme, creeras que mis palabras son absurdas.

Lo que ocurre es que nunca viajaste como yo. (….)

Fernando Pessoa, en Libro de Desasosiego.

Gabriela francone

LE CHEMIN INCERTAIN

Étrange repaire de sel et de vent.

Les dunes de Nicolas Trombetta ont quelque chose d’un refuge à ciel ouvert.

Et sont, toujours plus, territoire des autres.

Des créatures de sable avancent, obstinées, massives, et comme l’auteur, grimpent, courent ou tombent.

Sur leur route : le beau-merveilleux, silence et solitude,

« derrière eux », croyons-nous écouter alors que la nuit tombe.

Peut-être qu’une fois pour toute, la terre nous avalera.

Je cite

«(…) moi, je n’ai pas quitté un port connu. Je ne sais même pas aujourd’hui quel port c’était, parce que je n’y ai encore jamais été. De toute façon, le but de mon voyage était de partir à la recherche de ports inexistants – des ports qui ne seraient qu’un passage vers d’autres ports, des criques oubliées de rivières étroites entre des villes

inévitablement irréelles. Tu croiras sûrement, en me lisant, que mes mots sont absurdes.

C’est parce que tu n’as jamais voyagé comme moi (…)

Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquillité

Gabriela Francone.

Cuerpos de Luz

“Las dimensiones para el cuerpo son multiples

la materia encarna en luz y fosforecencia como una epifania física.”

Las fotografías de Nicolas Trombetta, construyen la posibilidad de observar las multiples dimensiones de la materia.

El lenguaje fotográfico es un procedimiento que encarna el lado espectral de la realidad – como cita Barthes en la “Cámara Lucida”- le otorga a la imagen el estatuto de Realidad Psiquica al igual que el psicoanálisis.

La poética visual de este autor se sumerge en dimensión mágica e inquietante de la naturaleza , allí donde los abismos se unen al cuerpo.

El mar inmensidad familiar e infinita es el origen del nacimiento de estos seres , alter egos, golem , entidades inconscientes oníricas que cobran forma, se desprenden de los abismos y crean una autonomía mágica

Desde la máxima luz hasta la mas bella y aterciopelada oscuridad se levantan , se arrastran, se hunden, desaparecen y vuelven a esa otra dimensión paralela.

Cronicas marcianas , viajes a lo desconocido, expedientes x , Julio Verne, Jung Bradbury, el Monstruo del pantano enamorado de la Bella todos cobran una morfología especial, única, son poesía de bosque, lago y horizonte infinito

Mudos se arrastran frente a nosotros, duermen en la arena, desaparecen en la niebla viento y como espejos nos reflejan.

Somos nosotros mismos en paralelo, en otro estado de Ser.

Existiendo fotográficamente hasta que nazca el sol y se oculte la ultima estrella y la Luna Llena nos haga revivir nuevamente junto a las poderosas mareas.

Fabiana Barreda

Corps de lumière

« Les dimensions pour le corps sont multiples

la matière s’incarne dans la lumière et la phosphorescence comme une épiphanie physique »

Les photographies de Nicolas Trombetta, construisent la possibilité d’observer les multiples dimensions de la matière.

Le langage photographique est un procédé qui incarne le côté spectral de la réalité- pour reprendre les propos de Barthes dans « La Chambre Claire » – qui donne à l’image le statut de Réalité Psychique tout comme la psychanalyse.

La poétique visuelle de cet auteur se plonge dans la dimension magique et inquiétante de la nature, là où les abîmes s’unissent au corps.

La mer immensité familière et infinie est l’origine de la naissance de ces êtres, alter-egos, golem, entités inconscientes oniriques qui prennent forme, se détachent des abîmes et créent une autonomie magique.

De la lumière la plus forte à la plus belle et la plus velouté des obscurités, ils se lèvent, rampent, coulent, disparaissent et reviennent vers cette autre dimension parallèle.

Chroniques martiennes, voyages vers l’inconnu, dossiers X, Jules Verne, Jung Bradbury, Le Monstre du marécage amoureux de la Belle, tous couvrent une morphologie spéciale, unique, et sont poésie de forêt, de lac et d’infini horizon.

Des muets rampent devant nous, dorment dans le sable, disparaissent dans le brouillard, le vent et comme des miroirs, nous reflètent.

C’est nous même, mais en parallèle, dans un autre état de l’être.

Nous existons photographiquement jusqu’à ce que naisse le soleil et que se cache la dernière étoile et jusqu’à ce que la pleine lune nous fassent revivre, accompagnés des puissantes marées.

Fabiana Barreda

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